7 découvertes étonnantes sur la maladie de Parkinson

Chère lectrice, cher lecteur,

Parkinson est plus qu’une maladie : c’est un long chemin de croix.

Elle est caractérisée par la destruction irréversible d’un type particulier de neurones, ceux qui fabriquent la dopamine, dans une structure située à la base du cerveau, le locus niger (ou substance noire).

La dopamine est un neurotransmetteur indispensable au contrôle de l’humeur, de la motivation, mais aussi des mouvements.

Avec la maladie de Parkinson, les neurones disparaissent progressivement et cela peut prendre 5 à 10 ans avant que les premiers symptômes ne soient visibles (lenteur, rigidité, tremblements, apathie…).

Ces 20 dernières années, le nombre de cas a explosé2.

Aujourd’hui, on compte 160 000 Français atteints de la maladie de Parkinson3, et plus de 8,5 millions de personnes dans le monde4.

La cause reste encore largement méconnue.

Une hypothèse avancée serait l’exposition aux pesticides et autres perturbateurs endocriniens, la maladie étant répandue chez les agriculteurs pour lesquels les autorités ont d’ailleurs parlé de « maladie professionnelle »5.

À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement pour soigner la maladie de Parkinson.

En revanche, ces dernières années les scientifiques ont fait plusieurs découvertes étonnantes qui pourraient améliorer la prévention, le diagnostic et la prise en charge de la maladie.

Voici 7 exemples de ces découvertes étonnantes.

La femme qui détecte Parkinson… à l’odeur

En 2022, des chercheurs ont publié le compte-rendu d’une bien curieuse histoire6

Celle de Joy Milne, une femme écossaise de 72 ans qui avait été capable de « sentir » la maladie de Parkinson de son mari, six ans avant qu’elle ne soit diagnostiquée.

Et ce n’était pas un « coup de chance » !

Lors de tests ultérieurs, Joy Milne a de nouveau pu déceler la maladie sur de simples t-shirts portés par des malades, ou même sur celui d’une personne saine… qui n’a été diagnostiquée que huit mois plus tard.

Ce don rare a permis à une équipe de chercheurs de travailler sur de nouveaux tests de dépistage. Leur hypothèse : le changement d’odeur serait lié à un changement chimique dans le sébum qui annoncerait Parkinson avant les premiers symptômes.

Après de nombreuses recherches, les scientifiques ont trouvé qu’un simple coton-tige passé le long de la nuque permettrait de récupérer des molécules liées à la maladie.

Ce test demandera plus de recherches pour être confirmé puis utilisé, mais les résultats encourageants ont déjà été publiés dans le Journal of American Chemical Society.

À l’avenir, de nouveaux tests permettront peut-être de prendre en charge la maladie plus tôt et de façon plus fiable.

Vous faites des cauchemars ? Cela pourrait être un premier signe de Parkinson

Faire des cauchemars régulièrement pourrait être un signe précoce de la maladie de Parkinson.

Selon des recherches récentes, les personnes atteintes de la maladie de Parkinson font plus souvent des mauvais rêves que les autres (17 à 78 % des malades font des cauchemars chaque semaine)7.

En 2021, des scientifiques avaient déjà trouvé que parmi les malades, ceux qui avaient des cauchemars « agressifs et bourrés d’action » récurrents subissaient une progression de la maladie plus rapide que les autres.

Mais les derniers résultats, parus en 2022, vont encore plus loin.

Ils montrent que les mauvais rêves fréquents à un âge avancé chez des personnes par ailleurs en bonne santé peuvent bel et bien représenter un signe avant-coureur de la maladie de Parkinson, plusieurs années avant de développer les symptômes caractéristiques de la maladie.

Rassurez-vous : ce n’est pas parce que vous faites des cauchemars que vous allez forcément contracter la maladie… Mais cela peut être un indicateur important, associé à d’autres facteurs de risques (somnolence diurne excessive, constipation, etc.)

3 fois plus de risque de développer Parkinson si vous dormez mal

Récemment, une équipe de chercheurs américains a établi un lien entre horloge biologique et maladie de Parkinson8.

Pour cela, elle a étudié 2930 hommes dont la moyenne d’âge était de 76 ans pendant plus d’une décennie. Au départ, aucun des participants ne souffrait de Parkinson.

Les scientifiques ont découvert que ceux qui avaient des troubles du rythme circadien étaient trois fois plus susceptibles de développer la maladie de Parkinson.

Le rythme circadien regroupe tous nos mécanismes biologiques et physiologiques sur une durée de 24 heures (rythme de sommeil, circulation sanguine, température corporelle, production des urines et des selles…).

L’auteur principal de l’étude, Yue Leng, a déclaré que ces résultats « peuvent potentiellement aider à la détection précoce de la maladie de Parkinson chez les personnes âgées ».

Le lien étrange entre le café et Parkinson

Une étude, menée par des scientifiques de la Juntendo University School of Medicine de Tokyo a démontré que le taux de caféine dans le sang pourrait servir… à diagnostiquer la maladie de Parkinson9.

Cette étude, parue dans le journal médical de l’American Academy of Neurology, a examiné 139 participants ayant consommé la même quantité de café, dont 109 souffrants de la maladie de Parkinson depuis environ 6 ans.

Les chercheurs ont constaté que les personnes malades possédaient un taux de caféine dans le sang inférieur à celui des personnes « saines » (79 picomoles pour 10 microlitres de sang chez les personnes saines contre 24 picomoles pour 10 microlitres chez les malades).

En utilisant cette méthode d’identification, les chercheurs affirment être capable d’identifier 98% des cas positifs de Parkinson !

Encore une avancée majeure qui pourrait permettre un diagnostic plus précoce de la maladie, et donc une prise en charge plus rapide des malades.

Plus de tabac = moins de Parkinson ?

Tout le monde connaît les graves dangers de la cigarette.

Il n’y a plus aucun doute à ce sujet…

Et pourtant, il existe un mystérieux paradoxe avec le tabac : fumer pourrait avoir des effets positifs pour prévenir la maladie de Parkinson.

C’est du moins ce que confirme l’étude des données épidémiologiques rassemblées au cours des 50 dernières années : il y a beaucoup moins de parkinsoniens chez les fumeurs10.

Comparés aux non-fumeurs, ils auraient 40 à 50 % de risques en moins selon cette étude. Encore plus surprenant, plus les personnes fument pendant longtemps, moins elles courent le risque d’avoir un jour la maladie.

Par exemple, ceux qui ont fumé durant 30 ans ou plus voient leur risque diminuer de 41 %11. Et le simple fait d’avoir dans son entourage proche un fumeur donnerait des chances supplémentaires d’échapper à la maladie12.

Des chercheurs ont soupçonné la nicotine d’être à l’origine de ce curieux paradoxe.

Mais en 2018, une étude rigoureuse a conclu que les patchs à la nicotine n’exerçaient aucun effet protecteur contre la maladie13.

Le mystère reste donc entier.

Je précise tout de même que la cigarette n’est pas recommandée pour autant : son intérêt sur la maladie de Parkinson ne fait pas le poids face aux graves ravages qu’elle provoque sur la santé.

En revanche, il serait intéressant d’étudier plus en détails les propriétés médicinales de la feuille de tabac.

Régime cétogène et aliments anti-Parkinson ?

Le traitement classique de la maladie de Parkinson est basé sur la prise de L-Dopa, une molécule de substitution à la dopamine, qui atténue les troubles mais dont l’efficacité diminue avec le temps.

Mais des mesures d’hygiène de vie pourraient aussi aider le malade à freiner le développement de la maladie.

L’adoption d’un régime cétogène, par exemple, riche en graisses et pauvre en glucides, est souvent évoqué pour améliorer le fonctionnement des cellules cérébrales et protéger les neurones. Une étude de petite envergure, menée sur 5 personnes atteintes de Parkinson (donc à prendre avec des pincettes) a d’ailleurs trouvé que ce régime améliorait l’état des malades14.

D’autres recherches ont aussi mis en évidence les effets protecteurs de certains aliments, qui préserveraient notamment les neurones dopaminergiques.

Parmi ceux-ci, on peut citer :

  • Les oméga-3 (petits poissons gras, lin, colza, cameline)15

  • Les fruits rouges riches en flavonoïdes (fraise, myrtille, framboise, canneberge…)16

  • La cannelle de Ceylan17

  • Le poivron et les solanacées (tomate, aubergine, pomme de terre)18.

  • Le thé vert19

Danse, musculation et Parkinson

Une étude italienne a confirmé que la musculation pourrait avoir des effets spectaculaires sur Parkinson.

Les exercices en salle de musculation avec charge additionnelle pourraient ainsi ralentir la perte de motricité et avoir un effet neuroprotecteur20.

Il a suffi que des patients soulèvent des charges lourdes, deux à trois fois par semaine pendant plusieurs mois, pour qu’ils bénéficient d’un effet positif sur leurs symptômes.

Le seul hic est que la musculation en salle n’est pas accessible à tous, et surtout pas aux patients les plus touchés.

Il reste alors une autre alternative : la danse.

Une première découverte avait été faite par un neurologue italien de passage en Irlande, observant dans un pub un malade de Parkinson danser sans la moindre difficulté ni aucun déséquilibre.

De retour à son laboratoire, le médecin a réalisé une étude qui a conclu que cette danse irlandaise était effectivement plus efficace que les exercices physiques habituels21 !

Plus récemment, des chercheurs de l’Université de McGill, au Canada, ont fait danser le Tango à des patients atteints de Parkinson pendant 12 semaines… et ils ont constaté une forte amélioration de leur équilibre et de leur mobilité22 !

Alors si vous avez Parkinson, dansez. Si vous craignez Parkinson, dansez.

Et d’ailleurs, même si vous êtes en parfaite santé, dansez.

Amicalement,

Florent Cavaler





[1] Quels sont les symptômes de la maladie de Parkinson ?, France parkinson.
[2] Maladie de Parkinson, Organistaion Mondiale de la Santé (OMS), 13 juin 2022.
[3] Maladie de Parkinson, Santé Publique France, 18 juin 2019.
[4] Maladie de Parkinson, Organistaion Mondiale de la Santé (OMS), 13 juin 2022.
[5] Causes de la maladie de Parkinson : peut-on la stopper ?, France Parkinson.
[6] Sarkar, Sinclair, Lim, Walton-Doyle, et al., « Paper Spray Ionization Ion Mobility Mass Spectrometry of Sebum Classifies Biomarker Classes for the Diagnosis of Parkinson’s Disease », JACS Au, sept. 2022.
[7] Dr Abidemi I. Otaiku, « Distressing dreams and risk of Parkinson’s disease : A population-based cohort study », eClinicalMedicine, 2022.
[8] Leng Y, Blackwell T, Cawthon PM, Ancoli-Israel S, Stone KL, Yaffe K., « Association of Circadian Abnormalities in Older Adults With an Increased Risk of Developing Parkinson Disease », JAMA Neurol. Juin 2020.
[9] Motoki Fujimaki, Shinji Saiki, Yuanzhe Li, Naoko Kaga, Hikari Taka, Taku Hatano, Kei-Ichi Ishikawa, Yutaka Oji, Akio Mori, Ayami Okuzumi, Takahiro Koinuma, Shin-Ichi Ueno, Yoko Imamichi, Takashi Ueno, Yoshiki Miura, Manabu Funayama and Nobutaka Hattori, Serum caffeine and metabolites are reliable biomarkers of early Parkinson disease, American Academy of Neurology, 2018 Jan 3.
[10] Xiao Li, et al., « Association between cigarette smoking and Parkinson’s disease », Archives of Gerontology and Geriatrics, Volume 61, Nov–Dec 2015, p 510-516.
[11] Chen H, Huang X, Guo X, et al., « Smoking duration, intensity, and risk of Parkinson disease », Neurology, 2010.
[12] Nielson SS, Gallagher LG, Lundin JI, et al., « Environmental tobacco smoke and Parkinson’s disease », Movement Disorders, 2012.
[13] Ma C, Liu Y, Neumann S, Gao X., « Nicotine from cigarette smoking and diet and Parkinson disease: a review », Transl Neurodegener, 2017.
[14] Vanitallie TB, Nonas C, Di Rocco A, Boyar K, Hyams K, Heymsfield SB. Treatment of parkinson disease with diet-induced hyperketonemia: a feasibility study. Neurology 2005; 64: 728–730.
[15] Kamel F, Goldman SM, Umbach DM, Chen H, Richardson G, Barber MR, Meng C, Marras C, Korell M, Kasten M, Hoppin JA, Comyns K, Chade A, Blair A, Bhudhikanok GS, Webster Ross G, William Langston J, Sandler DP, Tanner CM. Dietary fat intake, pesticide use, and Parkinson’s disease. Parkinsonism Relat Disord. 2013 Oct 1.
[16] X. Gao, A. Cassidy, M.A. Schwarzschild, E.B. Rimm, and A. Ascherio, Habitual intake of dietary flavonoids and risk of Parkinson disease, Neurology. 2012 Apr 10; 78(15): 1138–1145.
[17] Khasnavis S, Pahan K. Cinnamon Treatment Upregulates Neuroprotective Proteins Parkin and DJ-1 and Protects Dopaminergic Neurons in a Mouse Model of Parkinson’s Disease. J Neuroimmune Pharmacol. 2014 Jun 20
[18] Xiang Gao, Carlos Singer; American Academy of Neurology’s 63rd Annual Meeting, Honolulu, April 9 to April 16, 2011.
[19] Shuhong Guo, J. Yan, T. Yang, X. Yang, E. Bezard and B. Zhao, « Protective Effects of Green Tea Polyphenols in the 6-OHDA Rat Model of Parkinson’s Disease Through Inhibition of ROS-NO Pathway » Biological Psychiatry, 15 December 2007, Volume 62, Issue 12, Pages 1353-1362.
[20] Frazzitta G, Maestri R, Bertotti G, Riboldazzi G, Boveri N, Perini M, Uccellini D, Turla M, Comi C, Pezzoli G, Ghilardi MF – Intensive rehabilitation treatment in early Parkinson’s disease: a randomized pilot study with a 2-year follow-up – Neurorehabil Neural Repair. 2015 Feb;29(2):123-31.
[21] Volpe D, Signorini M, Marchetto A, Lynch T, Morris ME. A comparison of Irish set dancing and exercises for people with Parkinson’s disease: a phase II feasibility study. BMC Geriatr. 2013 Jun 4;13:54.
[22] S Rios Romenets, J Anang, SM Fereshtehnejad, A Pelletier, R Postuma, Tango for treatment of motor and non-motor manifestations in Parkinson’s disease: A randomized control study, Complementary Therapies in Medicine Volume 23, Issue 2, April 2015, Pages 175-184.

10 réponses à “7 découvertes étonnantes sur la maladie de Parkinson”

  1. Anonyme dit :

    Ça marche !

    Je ne serais pas en mesure de témoigner.
    Merci à ces précurseurs de la médecine du futur…
    Pour l’instant il faut ajouter une force de caractère, pour dire à un chirurgien.
    Arrêtez! Vos examens et dirigé moi vers des consultations de Neuropathie après 12 ans d’égarement avec la complicité d’un médecin traitant très frileux depuis 15 ans
    Cordialement.
    Montrer à ces médecins de laboratoires  » Que le savoir est une arme  » Pour ceux qu’il le peuvent bien sur.
    Ce que je peux vous assurer il n’y a que vous seul qui connaissez votre corps parfaitement.
    Posez leurs des questions surprenante, vous allez vite vous rendre compte qu’il va vous parlez une autre langue 🙂

  2. Galanakis Pig Pablo dit :

    Merci,
    J’ai appris des choses.

  3. SIX Danièle dit :

    Bonjour. Je viens de finir de lire votre article sur la maladie de Parkinson et je le trouve très instructif. Merci à vous pour tous vos articles qui le sont tout autant.

  4. Hamid Hazi . dit :

    Merci , M . Florent Cavaler pour ces connaissances que vous avez l ‘ amabilité de nous transmettre . Agréable journée .

  5. Nina Guitton dit :

    Bonjour monsieur. Je trouve cela très intéressant. J’ai une question sur la cannelle. Y a t’il une différence entre les propriétés de la cannelle de Ceylan et la cannelle de Chine ?
    Je vous remercie pour votre votre réponse et je vous souhaite une excellente semaine. Cordialement. Nina Guitton

    • Florent dit :

      Bonjour Nina,
      Effectivement, il s’agit de deux variétés différentes, dont les propriétés ne sont pas exactement les mêmes. En l’occurence l’étude scientifique que j’ai citée au sujet de la maladie de Parkinson a été menée avec de la poudre de cannelle de Ceylan (Cinnamomum zeylanicum ou Cinnamomum verum).
      Amicalement,
      Florent

  6. roparsyves7@gmail.com dit :

    En lisant la détection de Parkinson à l’odeur, m’a rappelé que mis en présence d’un parkinsonien sans contact physique me provoquait une intense salivation.

  7. Jost philippe dit :

    pour le moment 125mg de levodopa deux fois par jour depuis un ans et du sport tous les jours (alteres et rameur) pas de raideurs un petit tremblement si je ni prete pas attention aucune gene par ailleurs
    traitement tout les jours omacor 1000 betasalem en alternance avec toco 500 vit b1 b6 tous les deux jours et vit b12 et 7 kms tous les jours je vis en bord de mer..merçi j´ai 84 ans. de temps en temps un peux de VTT

  8. ratard Line dit :

    mon père a vécu 20 ans avec la Parkingson, il est mort chez lui et ma mère s en est occupée jusque au bout;

    pere né 1925, mere 1927 et elle était Parkinsonnienne aussi mais moins atteinte.

    Mon père a bénéficie d un taitement je crois en double aveugle? on a su bien plus tard qu’il avait bien eu des médicaments ET PAS LE PLACEBO

  9. LOEMBA BETI Théodore dit :

    Sincère reconnaissance pour ces informations . Pour éviter cette maladie, il est donc nécessaire d’encourager les gens à adopter un régime végétarien équilibré et de danser..
    Je suis âgé de 70 ans

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