Conseils de cueillette : à vous la parole

Chère lectrice, cher lecteur,

Ma lettre sur l’aspérule odorante et la cueillette sauvage a suscité de belles réactions de votre part (si vous l’avez manquée, vous pouvez la relire ici).

Je ne m’attendais pas à recevoir autant de témoignages de cueillette et de recettes à base de plantes sauvages.

C’est magnifique ! Vous êtes nombreux à profiter des richesses que nous offre la nature pour se nourrir ou pour se soigner.

Aussi, j’ai décidé de partager avec vous quelques-uns des commentaires que j’ai reçus sur le sujet, en espérant qu’ils vous motivent à en apprendre plus sur la cueillette sauvage.

Et si vous n’avez pas encore partagé votre propre expérience, n’hésitez pas à le faire en me laissant un commentaire ici.

Belle découverte !

Amicalement,

Florent Cavaler

PS. Je vous rappelle qu’il ne faut pas utiliser une plante si vous n’êtes pas certain de son identité (vous pouvez vous aider de livres ou d’applications pour les reconnaître si besoin).


Francine fait des beignets aux fleurs (et soigne la bronchite et les rhumatismes)

Chez nous, en ce moment, ce sont les fleurs d’acacia blanc ou faux acacia et les fleurs de sureau qui embellissent nos paysages. Chez nous on les utilise, l’une comme l’autre pour faire des beignets très parfumés. Avec les fruits du sureau, on peut également fabriquer un sirop mélangé avec du miel et de la propolis pour drainer les voies respiratoires en cas de bronchite ou de grippe.

Idem pour les fleurs en tisane qui améliorent aussi les problèmes cutanés et calment la toux… Cataplasmes de fleurs de sureau très intéressants pour de nombreuses pathologies.

L’acacia lui est plus favorable aux articulations inflammatoires, rhumatismes, crises d’arthrite, mais aussi de goutte. Redonne l’appétit aux personnes convalescentes…

Profitez-en, c’est la pleine saison actuellement. L’acacia est déjà un peu passé sauf en montagne…

Francine

Micheline fait une belle découverte dans ses plates-bandes

Je vis en Estrie au Québec. Depuis 7 ans, j’ai un magnifique couvre-sol que j’ai laissé se reproduire sous 2 arbustes dans l’une de mes plates-bandes. À la lecture de l’article de ce jour, je découvre que j’ai de l’aspérule odorante ou gaillet odorant… avec tige carrée, feuilles groupées par 5 à 8 plus souvent, qui fleurissent abondamment depuis les 2 dernières semaines de mai.

Je vais tenter de me préparer du vin de mai… Cueillie à la pluie, elle est sans odeur… Une fois séchée, un jour ensoleillé, je vérifierai son parfum… Merci pour toute l’info. Fleurs minuscules aux 4 pétales blancs en croix…

Micheline

Le vin de sureau de Dominique

Je ramasse des fleurs de sureau pour gelée ou vin de sureau, je fais de la gelée de fleurs de pissenlit, de baies d’argousier sauvage et de fruits d’églantier.

Je ramasse également les feuilles d’ail des ours, la salicorne et les oreilles de cochon.

Dominique

Salade de « mauvaises herbes »

Bonjour,

Il y a 3 ans, j’ai découvert les feuilles de lierre terrestre dans mon jardin. Elles donnent un goût délicieux aux salades composées.

L’hiver, je me régale avec la cardamine des prés au bon goût de cresson.

Les fleurs de porcelle sont plus parfumées que les fleurs de pissenlit.

La racine de benoîte a un bon goût de clou de girofle.

Au début, je m’échinais à éradiquer ces « mauvaises herbes », y compris le pourpier sauvage, bourré d’oméga-3. À présent, je les laisse monter en graines pour être sûre d’en avoir tous les ans.

J’aimerais connaître d’autres indésirables comestibles.

Je vous remercie d’avance.

Catherine

« L’herbe aux goutteux », un envahisseur qui vous veut du bien

Bonjour,

Dans mon jardin, au centre-ville du Mans, j’ai découvert que l’égopode podagraire, qui envahit mes framboisiers, est une plante comestible ! On l’appelle aussi « herbe aux goutteux ». Comme elle est indestructible, je vais la manger, mais limiter sa prolifération, tout de même.

Si vous pouvez m’en dire plus sur cette plante, merci d’avance.

Cordiales salutations.

Suzanne

Une sauvageonne au goût de concombre

Bonsoir,

Merci pour cette information, dans les bois autour de chez moi il y a beaucoup d’aspérule. Peut-on faire le vin alors qu’il n’y a plus de fleurs ?
Existe-t-il des décoctions pour fluidifier le sang (facteur V de Leiden) ?

Étant randonneuse, je ramasse des plantes tout au long de l’année : ramponnet, asperges, oseille, épinards, aillaire, origan, etc.

Je viens de découvrir la pimprenelle au goût surprenant de concombre.

Amicalement

Anita

Le kéfir gourmand de Marie-Thérèse

Bonjour,

Je ramasse des fleurs de sureau que je fais sécher.

Je m’en sers pour parfumer des confitures (fraises – rhubarbe – groseilles). J’ai essayé aussi dans le kéfir.

Marie-Thérèse

Alain prépare un apéro saveur litchi

Même recette avec la fleur de sureau, mais attention, prendre 5 ombelles de sureau, couper les fleurs uniquement les tiges sont amères. Macération entre 6 heures et 12 heures maximum avec le vin blanc, après retirer et filtrer. Un parfum délicieux goût litchi, un apéro sympa. Pour les dames on peut rajouter du sucre de canne complet.
Alain phytothérapie et aromathérapie depuis 55 ans.

Alain

4 recettes avec l’aspérule (qui vous « téléportent » en forêt)

Bonjour,
Merci beaucoup pour vos lettres et vos commentaires, toujours intéressants et bienvenus.

Au sujet de l’aspérule, voici quatre recettes sympathiques :

Sachets odorants pour les armoires :

Sécher quelques tiges et les mettre en petits sachets. L’aspérule laisse un délicat parfum à vos vêtements.

Une huile de massage :

Faire sécher une bonne poignée de tiges d’aspérule pendant un jour à l’ombre. Ciseler et mettre en bocal en verre avec couvercle hermétique (un bocal récupéré et nettoyé convient très bien). Ajouter de l’huile de colza pressée à froid (et bio si possible)

Remplir le bocal jusqu’en haut, fermer hermétiquement sans laisser d’air. Infuser au soleil quatre semaines en agitant de temps en temps. Filtrer au filtre à café et conserver en bouteille teintée. 10 tiges fleuries avec 3 rangées de feuilles suffisent pour 200 ml d’huile. Cette huile est parfaite pour un massage calmant et digestif, aussi pour les enfants. Nourrissante et apaisante, c’est un vrai soin !

Sirop d’aspérule :

Un vrai sirop de sorcière !

Sécher pendant 24 heures 20 tiges d’aspérules. Déposer dans un grand bol, porter un litre d’eau à ébullition, verser sur l’aspérule et couvrir. Laisser infuser 24 heures. Filtrer, et verser le beau liquide obtenu (turquoise-foncé-bleu) dans une casserole avec 800 g de sucre blanc.

Porter à ébullition et cuire 2 minutes. Le sirop devient vert ! Mettre en bouteille aussitôt. Conserver à l’ombre et au réfrigérateur une fois la bouteille ouverte. Un sirop qui nous téléporte directement en forêt !

Yaourts à l’aspérule :

Ajouter le sirop d’aspérule à vos préparations de yaourts maison, à la place du sucre. Et si vous ne faites pas vos yaourts vous-même, un peu de sirop dans un yaourt nature fera l’affaire.

On peut même fumer l’aspérule dans un mélange de tabac naturel, mais je ne sais pas si c’est trop légal… Pourtant beaucoup moins toxique et endommageant que le tabac industriel !

Je vous mets quand même la recette, elle vaut le détour pour les fumeurs :

  • 10 feuilles de noyer (âcre, corsé)
  • 20 feuilles de cassis (délicieux)
  • 15 feuilles de fraisier (fin, doux, fruité)
  • 5 feuilles de menthe marocaine (frais et parfumé)
  • 1 c.c. de feuilles de marjolaine (tonique)
  • 4 tiges d’aspérule (calmant et adoucissant)
  • 10 fleurs de tussilage (apaisant)
  • 1 poignée de fleurs de tilleul (calmant)

Tout faire sécher, réduire en miettes en frottant les feuilles entre les mains. Conserver en sachet hermétique. Se roule comme une cigarette. Ne convient pas à la pipe.

Ce tabac est doux et aromatique, il « aide » même en cas d’asthme…

Cette recette m’a été transmise par un vieux sage de mon village, qui connaissait les plantes de la région mieux que personne. Il a fumé son mélange toute sa vie et est parti de mort naturelle à 102 ans !

Je vous souhaite beaucoup de plaisir et une belle vie !

Isabelle

Fromage de chèvre au goût (de la) nature

Durant le confinement, j’ai pu cueillir de l’alliaire que je dégustais avec du fromage de chèvre.

Claudine

Pour parfumer le linge dans les armoires

Je suis content de retrouver cette belle plante que je connais bien, je la cueillais en Haute-Normandie dans la grande forêt Brotonne entre Le Havre et Rouen en bord de Seine.

Depuis 1997, j’ai quitté cette région et je n’en ai jamais retrouvé et pourtant je fréquente les forêts de hêtres dans mes grandes randonnées.

Je l’utilisais pour parfumer le linge dans les armoires, son odeur est tenace et fait penser à l’odeur d’un bon tabac amsternamer.

Merci de me faire revenir à tous ces souvenirs agréables.

Le Friec

Bellot et sa tarte sauvageonne

J’adore utiliser madame nature dans la cuisine.

Une tarte sauvageonne : une pâte brisée, une bonne poignée de feuilles de consoude, une bonne poignée de feuilles de pissenlit, une bonne poignée d’ortie piquante. Laver et couper les plantes, les faire revenir dans une poêle avec un peu d’huile d’olive. Garnir un moule à tarte avec la pâte brisée, piquer avec la fourchette, verser les plantes. Préparer 1 petit berlingot de crème et 120 g de roquefort écrasé, un œuf, saler et poivrer, verser dessus et enfourner 40 minutes chaleur tournante à 180 C°. C’est très bon et nature.

Bellot

De la prêle séchée pour les articulations

Bonjour et merci pour votre lettre sur la cueillette !

J’ai cueilli des fleurs de sureau dont j’ai fait sécher une partie pour des tisanes l’hiver et avec l’autre partie des fleurs j’ai fait du champagne de sureau. J’ai aussi cueilli du tilleul, soit pour des tisanes, soit pour en faire une gelée que je rajoute dans des desserts (miel, agar agar et tilleul).

J’ai cueilli de la prêle et de l’ortie que je consomme après séchage et mise en poudre car j’ai l’âge d’avoir de l’ostéoporose et que ma mère en était atteinte. De toute façon j’ai de l’arthrose alors ça fait du bien à mes articulations, après 40 ans d’Antilles je viens m’installer dans la Nièvre et je souhaite apprendre à trouver les plantes médicinales du coin, mais ici personne n’a l’air de les connaître.

Bien à vous,

Sylou

Et pour ceux qui aiment l’alcool fort

En Alsace nous faisons également une liqueur digestive avec l’aspérule en remplaçant le vin par de l’eau-de-vie et c’est très bon.

Catherine

 





3 réponses à “Conseils de cueillette : à vous la parole”

  1. Diane dit :

    J’ai trouvé cette article très intéressant, je ne savais pas que nous pouvions faire tant de chose avec les plantes sauvages

    Merci

  2. Perona dit :

    Bon Jour tout le monde
    Merci pour toutes ces belles recettes natures
    Pour ma part je fais deux sirops et tisanes calmantes contre la toux , une avec des fleurs de coquelicot, récoltées et séchées au printemps et l’autre avec des fleurs d’hibiscus rouge ( apprise lors de mon long séjour en Nelle Calédonie) lequel fleuri en hiver à l’intérieur sous nos latitudes; procéder comme pour toute infusion ou préparation pour sirop;
    La prèle en décoction donne aussi une lotion efficace contre les transpirations excessives des mains et/ou des pieds
    Voili, voilà pour mes petits secrets perso
    Bonne continuation

  3. Francis Baeb dit :

    Merci à Catherine de bien vouloir partager sa recette Alsacienne d’eau de vie.
    Je pourrais partager la mienne de Maitrank, très agréable à boire et toute bio.

Répondre à Perona Annuler la réponse