Le moral des Français continue de chuter. Et vous, ça va ?

Chère lectrice, cher lecteur,

Le moral des Français n’arrête pas de baisser, selon une récente étude de l’Insee[1].

Au début du mois de mai, 1 personne sur 4 montrait des signes d’anxiété. 15 % avaient des troubles dépressifs et les deux tiers de la population déclaraient souffrir d’insomnie[2].

Pire encore : plus d’un Français sur 10 aurait eu des pensées suicidaires.

Cette baisse de moral est compréhensible.

Après la crise sanitaire, les mesures drastiques, les fermetures de commerces…

On nous effraie maintenant avec la guerre en Ukraine, l’inflation, les pénuries de denrées alimentaires, le réchauffement climatique ou les nouvelles épidémies à venir.

La presse nous ressert sans cesse la même soupe anxiogène, à quelques assaisonnements près.

Difficile de rester serein dans de telles conditions.

1 Français sur 5 serait dépressif

En France, près de 20 % de la population souffre de dépression au cours de sa vie[1].

Autrement dit, si vous pensez à 5 personnes autour de vous, il y a de grandes chances pour qu’un de ces proches ait vécu ou vive un épisode dépressif dans sa vie.

Et cela peut arriver à n’importe quel âge.

Selon l’Institut national de prévention et d’éducation, entre 2,1 à 3,4 % des enfants et 14 % des adolescents auraient des troubles dépressifs.

En 2017, l’OMS estimait d’ailleurs que la dépression était 1er facteur de morbidité et d’incapacité sur le plan mondial (plus de 300 millions de personnes dans le monde).

Et les chiffres seraient en constante augmentation depuis le début des années 2000 : le nombre de cas aurait grimpé de plus de 18 % entre 2005 et 2015.

En France, c’est aussi le premier poste de dépenses de l’assurance maladie (loin devant les maladies cardiovasculaires ou le cancer) : 23,3 milliards d’euros pour la santé mentale rien qu’en 2020[4] !

D’ailleurs, les ventes d’antidépresseurs et de somnifères ont explosé avec la crise : 20 de boîtes d’alprazolam (Xanax), 16 millions de boîtes de zopiclone, 7,5 millions de boîtes de bromazépam (Lexomil)…

Le plus difficile est de reconnaître qu’on est déprimé

C’est très difficile d’avouer qu’on est déprimé.

En hiver, on met la faute sur le manque de lumière, le froid, etc.

En été, on trouve un autre prétexte : le stress avant de partir en vacances, les enfants…

Et c’est pour cela que la dépression est si terrible.

On croit qu’on va s’en débarrasser avec le soleil qui revient ou en partant une semaine en vacances. On croit que ce petit « passage à vide » va repartir tout seul bien gentiment, comme il est venu.

Mais rien ne change. Les choses empirent.

Autour de soi, on crée le vide. Au début notre entourage nous soutient, il essaie de nous réchauffer le cœur. Mais on sombre de plus en plus, et on entraîne sa femme, ses enfants, ses proches, sa vie entière dans ce bateau qui coule.

À prendre au sérieux comme n’importe quelle autre maladie

La dépression est une maladie, aussi clairement que le rhume, la grippe ou le cancer. Et ses conséquences peuvent être extrêmement graves :

  • La dépression augmente le risque de maladie cardiovasculaire. Chez ceux qui ont déjà une maladie cardiaque, elle accentue les conséquences négatives de la maladie.
  • Les personnes dépressives présentent un risque accru de 70 % de développer un cancer.
  • La dépression multiplie par 13 le risque de suicide chez les hommes, et par 16 chez les femmes !

La dépression est un problème lourd, qui vient abîmer le trésor le plus précieux que nous avons en nous : l’envie de vivre.

La première chose à faire, c’est donc de reconnaître cette maladie.

2 psychiatres proposent un test pour évaluer les risques

Je vous propose pour cela de découvrir un outil mis en place par deux psychiatres, dans les années 60.

Thomas Holmes et Richard Rahe ont analysé les dossiers médicaux de 5 000 patients et établi une corrélation entre des événements stressants de la vie courante et l’état de santé. Ils ont construit une échelle allant de 0 (pas de stress) à 100 (stress maximal) selon les circonstances vécues.

Ils estiment qu’un score de 300 et plus pour des événements survenus dans les douze derniers mois expose à un risque élevé de dépression.

Si vous obtenez plus de 300 au test ci-dessous, vous avez un donc risque fort de souffrir d’une vraie dépression.

Pour faire ce test, il suffit de sélectionner les événements qui vous sont arrivés dans les 12 derniers mois, de reporter le score de stress correspondant et de faire le total :

Échelle de Holmes et Rahe

Événement Score de stress
Décès du conjoint 100
Divorce 73
Séparation 65
Emprisonnement
Décès d’un membre de la famille proche
63
Blessure ou maladie 53
Mariage 50
Licenciement 47
Réconciliation avec le conjoint

Retraite

45
Problème de santé d’un membre de la famille 44
Grossesse 40
Problèmes sexuels

Arrivée d’un nouveau membre dans la famille

Réadaptation professionnelle

39
Changement de situation financière 38
Décès d’un ami proche 37
Requalification de poste 36
Augmentation des disputes avec le conjoint 35
Emprunt habitation important 32
Impossibilité de rembourser un emprunt 30
Changement de responsabilités professionnelles

Fils ou fille quittant la maison

Problèmes avec les beaux-parents

29
Succès personnel remarquable 28
Conjoint cessant de travailler ou reprenant le travail

Début ou fin de scolarité

26
Changement des conditions de vie 25
Modification des habitudes personnelles 24
Problèmes avec son supérieur 23
Changement des horaires ou des conditions de travail

Changement de résidence

Changement d’école

20
Changement de loisirs

Changement dans les activités religieuses

19
Changement dans les activités sociales 18
Petit emprunt

Changement dans les habitudes de sommeil

17
Changement dans la fréquence des réunions de famille 16
Changement des habitudes alimentaires 15
Vacances 13
Fêtes de Noël 12
Infraction mineure à la loi 11

 

Vous avez maintenant fait le test. Si vous avez dépassé le score de 300, il est possible que vous souffriez de dépression.

Il n’y a aucune honte à avoir.

Admettre la maladie est le premier pas indispensable pour mettre en œuvre ensuite le traitement adapté.

Comment mesurer l’évolution de votre état

Il existe un autre test, l’Échelle de dépression de Hamilton, qui est utilisé par les professionnels de santé pour évaluer l’évolution des symptômes lors du traitement de la dépression.

Vous le trouverez en libre accès ici.

Mais attention, il s’agit d’un outil destiné aux professionnels. Il n’a d’utilité que lorsqu’il est utilisé par un thérapeute lors d’un suivi régulier dans le temps.

Si vous faites le test, soyez donc prudent avec l’interprétation des résultats, qui ne sont à prendre qu’à titre indicatif.

Dans tous les cas, si vous pensez souffrir de dépression, il est indispensable de vous faire accompagner.

Les scientifiques ont-ils trouvé la formule du bonheur ?

Récemment, une équipe de scientifiques a tenté de résoudre le mystère du bonheur… en la résumant en une équation.

Si si, je vous assure.

Pour ce faire, ils ont abordé la question sous un autre angle que les classiques enquêtes du style « êtes-vous heureux ? Répondez sur une échelle de 1 à 10… »

Ils se sont tournés vers les smartphones.

En développant sa propre application, comprenant 4 petits jeux, l’équipe de scientifiques tente de comprendre ce qui provoque le sentiment d’être heureux et espère par la suite pouvoir trouver LA formule du bonheur[5].

À défaut de trouver la « clé du bonheur », leurs premiers résultats montrent deux choses :

  • Le bien-être ressenti ne dépend pas des performances personnelles du joueur mais plutôt de l’écart entre les attentes de ce joueur et ce qu’il accomplit réellement (s’attendait-il à plus, mieux ? est-il déçu ?)
  • Les événements, qu’ils soient positifs ou négatifs, n’affectent pas longtemps notre bonheur

Plutôt qu’un objectif à atteindre, le bonheur serait un moyen de mieux nous connaître, de comprendre ce que nous aimons, de trouver des motivations et de tirer des leçons des expériences mal vécues…

Il est donc vain de vouloir découvrir « le processus scientifique » qui rendrait heureux.

Aujourd’hui, le bonheur est devenu une quête. Il faut être heureux à tout prix.

Partout, on entend les mêmes injonctions : « prends-toi en main », « ne te laisse pas aller », « sois fort »…

Et si on se donnait le droit, parfois, d’aller moins bien ? Et si on osait demander de l’aide ?

Amicalement,

Florent Cavaler





[1] France : le moral des ménages poursuit sa baisse en juin, La Dépêche, 29 juin 2022.
[2] Zeliha Chaffin, La France déprime, le business de l’anxiété fleurit, Le Monde, 29 juin 2022.
[3] Xavier, Les chiffres et statistiques de la dépression en France et dans le monde, La dépression.org, 28 janvier 2022.
[4] Zeliha Chaffin, La France déprime, le business de l’anxiété fleurit, Le Monde, 29 juin 2022.
[5] Robb Rutledge, Is there a happiness equation? Here’s how we’re trying to find out, Medical Xpress, 20 mai 2021.

8 réponses à “Le moral des Français continue de chuter. Et vous, ça va ?”

  1. Costa Karine dit :

    Bonjour,
    Serait ce possible de diffuser une pétition pour demander un remboursement des consultations psy, pour tout le monde et tous les psy diplômés, et pas uniquement dans le cadre injuste et non égalitaire mis en place suite à la crise covid?
    Merci d’avance

  2. Robert DUBOC dit :

    Avez – vous pensez aussi au fait que les vaccinés commencent à prendre conscience qu’ils ont fait un mauvais choix, que tous les effets secondaires commencent à être connus et reconnus ?
    La peur de mourir de la Covid a été remplacé par la peur de mourir de maladies, eux, mais aussi pour les membres de leur famille.

  3. Fanny Paltor dit :

    Plus je dema.nde de l’aide moins on m’aide.
    Plus je dis que j’en peux plus moins j’ai l’impression qu’on me prend au serieux
    Le mauvais sort s’acharne….

  4. Amza dit :

    Nous les musulmans qui pratiquent l’islam convenable en suivant notre courant et notre prière nous guide vers une vie plein de joie et de santé et aussi en suivant les règles de notre Prophète Mohammed sala allah Ali wa Salem qui nous permet de vivre une vie sein pas de stresse car ‘otre vrai islam c’est la paie.c’est mon commentaire et je m’excuse si mon commentaire n’est bien clair.Meilleures salutations

  5. CHRISTIANE DERNIER dit :

    Bonjour Florent,
    Le secret du bonheur, je crois que c’est garder l’espérance en soi.
    Quand on croit en Dieu, on garde l’espérance quoi qu’il arrive.
    Offrir ses organes n’est pas la solution pour sauver le monde. (on fait vivre Frankenstein) (un monstre).
    Dieu peut tout comprendre. Il faut lui expliquer notre problème pour qu’il trouve une solution.
    Et peu de gens ont l’esprit suffisamment clair pour le faire. C’est dommage.
    Pour ma part, je fais confiance à mon Dieu pour mon avenir, et ainsi, je dors en paix.
    Bonsoir.
    C.

  6. Labardens dit :

    le safran ?

  7. NEMESIS dit :

    J’adore la précision mathématique portant sur des
    évènements dont le retentissement varie considérable-
    ment d’un individu à l’autre ! Avec pareille logique
    simpliste, on peut donc vacciner l’humanité entière qui
    se comportera comme un seul individu standardisé.
    Décevant sur un tel site ! Scientifiquement déplorable !

  8. Joste dit :

    Bonjour,vou je sui nee avec un trouble du vompiryrmn dépressive netveuse chronique cedt dan les gènes de mon pre et ou decma mère ell ausd fr ai u etr en depresdion mi ja pr de tritemb pour la depresdion nerveuse moi ja in ma de vivre inexplicables et sai. Je rencontre un mec par pu hâte je me fa toujou avoi et je me retrouve dan led fett dan la metde surt di ced avrc in homme ou un mec toxique malsain tr mal intentioner enver moi pas in von ger

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