L’esprit cosaque

Aujourd’hui je vais vous donner un conseil de santé un peu spécial.

Il ne s’agit pas de vous (re)mettre au sport, d’apprendre à préparer une tisane antistress, de veiller à avoir un bon taux de zinc ou encore de vitamine D (4000 UI par jour, soit dit en passant).

Il s’agit de lire un livre.

Tarass Boulba, du grand Nicolas Gogol. Il raconte un morceau de la grande épopée des cosaques, ces cavaliers-aventuriers des steppes du sud de la Russie (l’actuelle Ukraine) [1]. Il vous en coutera 6,80 euros en édition de poche. Rien du tout si vous l’empruntez à la bibliothèque.

Maintenant, pourquoi lire ce livre ?

Parce qu’il agit comme un baume sacré pour le corps, une vitamine pour l’âme.

Pendant 224 pages, vous êtes comme contaminé par la puissance de l’esprit cosaque.

Sa force, son ampleur, son énergie vitale… soudain le souffle brûlant de l’aventure déborde des pages du livre et c’est votre propre vie qui s’enflamme.

Vous vous retrouvez brutalement, à dos de cheval, dans la grande steppe d’Ukraine. « Vos douceurs à vous, hurle le vieux Boulba, c’est la vaste plaine et un bon cheval. Et ce sabre, vous le voyez, voilà votre mère ! »

Votre vision s’allonge, vos sens s’aiguisent, votre ambition explose. Rien n’est plus impossible.

Et les fragilités de notre vie réelle s’évanouissent :

Écrasé sous le sabot de votre cheval, notre monde aseptisé, étouffant sous les lois et les règlements, les interdits, les obligations, les sanctions et les prudences.

Écrasée cette bureaucratie qui veut nous contrôler, nous vacciner, nous faire porter des casques à vélo, signer des formulaires et des crédits à la consommation.

Écrasés, ces rebelles de pacotille, dont les slogans finissent sur des t-shirts à messages, à côté des logos de Nike ou d’Adidas.

Écrasés la médiocrité, la comptabilité, l’esprit d’épargne et de demi-mesure.

Bienvenue chez les cosaques !

Bienvenue dans le monde en grand, en gigantesque, celui qui ouvre les portes de la liberté sur le ciel et l’univers tout entier. Le monde de la camaraderie, de la gloire et de la foi, un monde qui nous tient en vie, chaque instant de notre vie.

Alors certains me diront que les cosaques ne sont qu’une bande de pillards assoiffés, des orthodoxes fanatiques écumant les villages armés de leurs lames tranchantes à la recherche de quelque chose à tuer, à piller, à détruire.

Certes, je ne vous dis pas qu’il faut TOUT faire comme les cosaques. Je précise que je ne recommande pas d’aller massacrer qui que ce soit. Même si vous êtes de mauvaise humeur…

D’autres diront que ce sujet semble éloigné de la santé.

Vraiment ?

Regardez la consommation d’antidépresseurs, de somnifères, d’anxiolytiques.

Regardez la malbouffe, l’obésité, la dépression, le mal-être, l’absence de sens.

Est-ce cela que nous voulons ? La consommation, le PNB (produit national brut) et la croissance comme Sainte Trinité ? La nature bafouée, notre santé dégradée, nos rêves, contrôlés par la publicité ?

Non, non, bien sûr que non !

Alors l’idéal de gloire de Tarass Boulba n’est peut-être pas une idée si folle.

Cultiver l’esprit cosaque, c’est relever la tête, sentir souffler ce vent de liberté, penser grand, débordant comme le fleuve Dniepr.

C’est mieux, beaucoup mieux que la plus puissante des pilules chimiques : c’est avoir l’âme dévorée par la vie.

Amicalement,

Florent Cavaler

PS. Et si vous voulez rire comme un cosaque, d’un rire à pleines dents, gigantesque et puissant, je vous conseille cette petite démonstration de danse slave… un peu particulière. Attention, trop sérieux s’abstenir !





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