Douleurs menstruelles : 2 étapes pour les apaiser

Chère lectrice, cher lecteur,

Si vous êtes une femme, vous avez certainement expérimenté au moins une fois dans votre vie un cycle menstruel infernal…

Une douleur sourde et pulsatile vous vrille le bas-ventre, vous avez la tête qui tourne et une forte envie de vomir.

Le simple fait de vous lever devient un effort surhumain.

Le Pr John Guillebaud, spécialiste en santé reproductive au University College de Londres, la compare même, dans certains cas, à la douleur ressentie lors d’une crise cardiaque[1].

Heureusement, il existe des solutions naturelles pour ne plus vivre dans l’attente angoissante de vos prochaines menstruations.

Une seule douleur, plusieurs causes

Éprouver de fortes douleurs pendant les règles porte un nom : la dysménorrhée. Celle-ci est classée en deux catégories par le corps médical :

  • La dysménorrhée primaire : lorsque les douleurs ne sont pas la conséquence d’un trouble gynécologique mais un symptôme plus ou moins marqué des menstruations. Ce problème toucherait entre 30 et 50 % des femmes en âge de procréer. 5 à 10 % d’entre elles souffrent trop pour se rendre au travail ou à l’école pendant cette période[2]. Les premiers cycles, à l’adolescence, et les derniers, vers la ménopause, sont souvent les plus douloureux en raison de fluctuations hormonales.
  • La dysménorrhée secondaire : lorsque la souffrance indique un problème gynécologique sous-jacent comme l’endométriose. Cette maladie se produit quand des cellules de l’endomètre migrent dans d’autres parties du corps et s’y implantent, créant une inflammation chronique. Le symptôme principal est l’intensité des douleurs menstruelles et d’autres douleurs pelviennes, lombaires ou pendant les rapports sexuels.

Lorsque la période des menstruations est particulièrement difficile à supporter, il est nécessaire de programmer une visite gynécologique pour écarter l’hypothèse de l’endométriose.

Une fois ce doute écarté, vous pouvez conclure que vous souffrez de la forme primaire de dysménorrhée.

Rassurez-vous, ce n’est pas dangereux, mais ça reste tout de même extrêmement douloureux.

Les médecins sont dépassés (et ils ne vous prennent pas toujours au sérieux)

Les médecins proposent généralement de soulager les symptômes avec des antidouleurs comme l’Ibuprofène, en prescrivant la pilule ou encore en posant un stérilet hormonal.

Malheureusement, ces solutions sont souvent insuffisantes. Sans compter les risques d’effets secondaires… Ainsi, 20 à 25 % des femmes continueraient de souffrir de crampes après la prise d’anti-inflammatoires[3].

Selon le Pr Guillebaud, il existe une explication simple à ce manque de connaissance : l’absence de recherches suffisantes en la matière.

Selon lui, la gravité du sujet est sous-estimée par le corps médical dans son ensemble : « D’un côté les hommes ne connaissent pas cette douleur et sous-estiment son ampleur chez certaines femmes. Mais certaines femmes peuvent aussi se montrer intolérantes, car elles ne la vivent pas elles-mêmes ou si elles l’éprouvent, pensent : “Bon, je peux vivre avec, alors ma patiente aussi[4]…” »

Pourtant, on sait aujourd’hui que la souffrance ressentie est due aux spasmes utérins utiles à l’évacuation des cellules mortes de l’endomètre.

Or, de manière générale, ces désagréments sont le résultat de troubles hormonaux bénins. Le taux d’œstrogènes est trop élevé par rapport à celui de la progestérone. Il faut donc le rééquilibrer.

Et bonne nouvelle : il existe des plantes médicinales spécialisées dans cette tâche…

 

Etape 1 : Réguler vos œstrogènes

Un taux trop élevé de cette hormone peut être dû à l’action des xénoestrogènes environnementaux.

Ce sont des perturbateurs endocriniens : ils ressemblent à vos hormones mais proviennent de votre environnement.

Ces molécules prennent alors dans votre corps la place de vos hormones : elles stimulent les récepteurs œstrogéniques et provoquent ainsi les mêmes effets qu’un excès d’œstrogènes.

Voici la liste des perturbateurs endocriniens qui dérégulent votre cycle :

  • Les pesticides issus de l’industrie agro-alimentaire
  • Le plastique, surtout celui des bouteilles d’eau ou des boîtes en plastique de type Tupperware
  • Les polluants industriels
  • Les hormones qu’on injecte aux animaux et qui se retrouvent dans la viande
  • Les produits cosmétiques

Il vous faut donc limiter au maximum votre contact avec ces perturbateurs endocriniens en achetant bio, stockant vos restes dans des récipients en verre plutôt qu’en plastique et en fabriquant vos produits ménagers et cosmétiques maison.

Mangez beaucoup de fruits et légumes, leur richesse en fibres aidera vos intestins à se débarrasser de ces polluants. Privilégiez les crucifères, et en particulier les diverses variétés de choux et de brocolis pour leur teneur en indole-3-carbinole. Cette substance soutient les capacités détoxifiantes du foie et l’aide à se débarrasser du surplus hormonal.

Il existe aussi une plante passée maîtresse dans l’art de la régulation hormonale : c’est le gattilier (Vitex agnus castus). Cette plante n’agit pas directement comme la progestérone mais stimule la production de prolactine et de dopamine.

Or ces neurotransmetteurs influencent justement la sécrétion de la progestérone. Plusieurs études ont d’ailleurs démontré son efficacité[5][6][7].

Il est recommandé de prendre cette plante pendant la deuxième partie du cycle menstruel. C’est-à-dire entre le 10e et le 20e jour du cycle, le point de départ étant le premier jour des règles. Prenez-la au minimum pendant 3 cycles, mais vous pouvez continuer plus longtemps en cas de besoin.

  • En extrait sec : sous forme de gélule ou de comprimé, 40 à 80 mg par jour
  • En extrait hydroalcoolique : 100 à 150 gouttes le matin, avant le déjeuner.

Cette plante est à éviter en cas de grossesse et d’allaitement. Ne l’utilisez pas si vous prenez des médicaments dopaminergiques, prescrits en cas de maladies dégénératives du système nerveux central (Parkinson). Selon le Vidal, elle est aussi contre-indiquée chez les personnes qui ont souffert d’un cancer du sein ou qui seraient prédisposées à ce type de cancer, ainsi qu’en cas de troubles de l’hypophysea.

Etape 2 : Soulager la douleur de vos crampes

Vous pouvez soulager les violents spasmes utérins à l’origine de vos douleurs menstruelles grâce aux plantes suivantes :

  • La viorne (Viburnum opulus) : cette plante était utilisée par les Meskwakies, une tribu amérindienne, pour soulager les crampes musculaires. Et la science moderne a validé ses propriétés spasmolytiques, particulièrement efficaces contre les spasmes utérins. Posologie: mélangez 40 gouttes de teinture dans un peu d’eau et buvez la préparation toutes les 2 heures, jusqu’à 6 fois par jour. (à éviter chez les les femmes enceintes ou allaitantes et les personnes cardiaquesb).
  • La pivoine (Paeonia lactiflora) : originaire du sud de l’Europe, la pivoine est surtout cultivée dans les jardins pour sa beauté. Mais ce serait bien dommage de se priver de ses propriétés antispasmodiques, sédatives et régulatrices hormonales. Posologie: prenez 20 gouttes dans de l’eau, 4 fois par jour (contre-indiqué chez la femme enceinte ou allaitante, en cas de problèmes hémorragiques ou si vous prenez des médicaments anticoagulants ou antiplaquettairesc).
  • La camomille matricaire (Matricaria recuita) : ses propriétés antispasmodiques et anti-inflammatoires feraient d’elle une vraie alliée contre les douleurs menstruelles. La célèbre herboriste Hildegarde de Bingen la conseillait d’ailleurs pour « faciliter la sortie des règles[8]». Posologie : faites infuser 20 g de fleurs par litre. Buvez cette tisane 3 à 4 fois par jour (mieux vaut l’éviter durant la grossesse ou si vous souffrez d’asthme ou d’allergie aux pollensd).
  • L’huile d’onagre: elle contient acides gamma-linoléniques qui pourront vous aider à soulager les divers symptômes prémenstruels[9]Posologie : prendre 3 à 4 comprimés d’huile d’onagre par jour, entre le 15e et le 24e jour du cycle menstruel (calculer depuis le 1er jour des règles). L’onagre est déconseillé en période de grossesse et chez les personnes épileptiquese.

J’espère que ces différents conseils vous seront utiles.

Si vous connaissez quelqu’un dans votre entourage qui souffre de douleurs menstruelles, n’hésitez pas à lui partager ces informations.

Amicalement,

Florent Cavaler






[1] Goldhill Olivia, « Period pain can be « almost as bad as heart attack » Why aren’t we researching how to treat it ? », Quartz, 15.02.2016.

[2] Guillemette Mélissa, « L’origine des douleurs menstruelles », Québec Science, 16. 02. 2017.

[3] Guillemette Mélissa, « L’origine des douleurs menstruelles », Québec Science, 16. 02. 2017.

[4] Goldhill Olivia, « Period pain can be « almost as bad as heart attack » Why aren’t we researching how to treat it ? », Quartz, 15.02.2016.

[5]Halaska M, Beles P, Gorkow C, Sieder C. Treatment of cyclical mastalgia with a solution containing a Vitex agnus castus extract: results of a placebo-controlled double-blind study. Breast. 1999 Aug;8(4):175-81.

[6] Schellenberg R. Treatment for the premenstrual syndrome with agnus castus fruit extract: prospective, randomised, placebo controlled study. BMJ. 2001 January 20; 322(7279): 134–137.

[7] Loch EG, Selle H, Boblitz N. Treatment of premenstrual syndrome with a phytopharmaceutical formulation containing Vitex agnus castus. J Womens Health Gend Based Med. 2000 Apr;9(3):315-20.

[8] Religieuse bénédictine mystique née en 1098. Elle a rédigé au XIIe siècle plusieurs livres phytothérapeutiques.

[9] Puolakka J, Mäkäräinen L, Viinikka L, Ylikorkala O. Biochemical and clinical effects of treating the premenstrual syndrome with prostaglandin synthesis precursors. J Reprod Med. 1985 Mar ;30(3):149-53.
[a] Gattilier, Vidal, 3 août 2012.
[b] Joachim Gaulin, Viorne : bienfaits santé, confort mesntruel, comment l’utiliser ?, Top Santé.
[c] Franciele Rohor de Souza., Racine de pivoine blanche : bénéfices et effets secondaires, Améliore ta Santé, 2 novembre 2022.
[d] Jesus Cardenas, Camomille romaine, Doctissimo, 27 janvier 2017.
[e] Lise Lafaurie, Onagre, Nutrimea.

12 réponses à “Douleurs menstruelles : 2 étapes pour les apaiser”

  1. Rousseau dit :

    Bonjour. Merci pour vos précieux conseils. Je souhaiterais savoir si ces conseils peuvent s’appliquer sur une adolescente de 13 ans qui vient de commencer son premier cycle et malheureusement a manqué l’école à cause des douleurs abdominales. J’ai connu cela moi aussi. On me faisait des piqûres de visceralgine à l’époque.

  2. Mona dit :

    Bonjour Florent. Dites nous également quoi faire pour vaincre l’endomètriose.

  3. Goursaud dit :

    Bonjour,
    Merci pour toutes ses informations bien utile .
    Ma fille de 17ans souffre à chaque règles pendant les 2 1er jours au point de ne pas se rendre au lycée et lui créer des vomissements .
    Donc que m conseillez vous en médecine naturel sachant qu’elle est sous régulateur d’humeur et anti dépresseur .
    Merci par avance !

  4. Krystal dit :

    Mon témoignage: L’huile d’onagre m’a libérée des douleurs menstruelles. La gyneco me prescrivait de l’antadys (anti-inflammatoire très puissant)+spasfon+paracetamol. Au total 25 cachets/jour. C’était tellement fort que j’avais des tremblements au niveaux des mains. Mais c’était mieux que d’accoucher chaque mois…pendant 3 jours. Je prenais 1000mg/jour d’huile d’onagre en continuant mon traitement bien sûr et un jour en étant au travail je réalise que j’avais oublié mes cachets pour ma prise de midi. Angoisse total rien qu’à l’idée de m’effondrer en larmes ou de vomir de douleur devant mes collègues ou dans les transports en essayant de fuire ce moment inévitable. Au bord des larmes je me suis mise à prier et une paix m’a envaillie…je prenais de l’huile d’onagre tous les jours depuis 6 mois ça ira…ça devait aller…je ne pouvais pas perdre la face…je me préparait à aller en arrière boutique pour me cacher, si les pompiers devaient me récupérer, tant en regardant la grande horloge. Chaque minute me semblait des heures. 13h…toujours pas de douleur…14h….rien….15h…16h…17h…j’étais toujours debout et sans aucune douleur….Après tant d’années de souffrance j’étais enfin libérée…Je voudrais exprimer ma gratitude à Pure Santé et à tous les spécialistes des produits naturels pour votre combat pour la démocratisation de la connaissance des plantes…Merci

  5. R.M dit :

    Merci beaucoup pour pour ces informations 🌹

  6. Sandrine dit :

    Vous ne mentionnez pas l’infusion de feuilles de framboisier (red Raspberry leaves). Cela fait merveille pour les règles douloureuses ou qui ont tendance à s’étirer plus que nécessaire…
    À prendre au besoin, effet comparable à l’ibuprofène dans mon cas. Je m’en suis même servie (en faisant une infusion concentrée et prolongée) lors de fausses couches, et cela m’a permis de pouvoir rester chez moi et évacuer naturellement. Lors de mes grossesses, cela m’a aidé à diminuer de beaucoup les fausses contractions du 2e et 3e trimestre. Je suis actuellement en périménopause, et j’ai aussi constaté que la prise de tisane de framboisier quotidiennement m’aide à avoir un cycle plus régulier et prévisible.

  7. RELLO dit :

    La médecine chinoise comprend tout un chapitre traitant de la gynécologie et ce problème y est traité. L’Acupuncture donne de très bons résultats quand le diagnostique est bien cerné ( vide de yang, vide de sang ou énergie du foi trop expansif du fait des émotions).
    Cordialement.
    PS Une dose d’arnica en 7 ou 9CH juste avant les règles permet de fluidifier le sang et son écoulement sans douleur.

  8. Catherine T dit :

    Je vous remercie pour cette article car en plus des douleurs j’ ai aussi le problème de saignement abondant donc si je peux soulager un des 2symptole ce sera top.pour le moment j’essai les Omega 3.Merci car grâce a vous je me soigne de plus en plus naturellement et le médecin me vois pas très souvent 😊😉….

  9. Thierry Trautmann dit :

    Bonjour, nous cherchons depuis quelques jours en pharmacie et sur internet pivoine (Paeonia lactiflora) en gouttes où sous forme de tisane mais sans succès.
    Pourriez vous s’il vous plaît nous aider?
    Merci par avance

  10. BARTKOWIAK dit :

    Merci beaucoup pour cette article. Peu de personnes que ce soit dans le domaine médical ou dans l’entourage personnel ne se préoccupe de ses douleurs qui sont pour les femmes concernées une véritable torture. Les alternatives hormonales ou médicamenteuses proposées ne sont pas naturelles et provoquent régulièrement des effets secondaires gênants voir irréversibles (acné).
    Avec les spasmes douloureux s’associent parfois des migraines cataméniales extrêmement invalidantes.
    Aborder ce sujet peu médiatique dans votre lettre, montre votre engagement dans le bien-être de tous. C’est un premier pas vers la reconnaissance d’un réel désagrément qui peut durer de nombreuses années et qui est banalisé par ceux qui n’en souffrent pas. Encore merci pour ses pistes naturelles.
    Audrey

  11. TOUATI dit :

    Attention au gattilier et à l’onagre qui sont déconseillés en cas d’antécédents cancers hormono dépendants celui du sein …

  12. Maflor dit :

    En médecine énergétique chinoise, le sang est un principe yang (chaud et rouge). Ainsi, les femmes doivent en lâcher un peu chaque mois pour maintenir leur équilibre féminin. Elles sont yang au maximum avant les règles, d’oû la réaction pour certaines d’être plus actives physiquement à cette période. Puis une certaine lassitude pendant les règles (d’où les tentes de lune chez les Indiens où les femmes se retiraient pendant leurs menstruations). Les douleurs peuvent provenir d’une réticence inconsciente à lâcher du sang en début des règles.

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